Une formation de céramiste
Charles Catteau est né le 26 janvier 1880 à Douai. De père belge et de mère française, il suit dès l’enfance des cours à l’académie. Plus tard, il étudiera à l’École nationale de Céramique de Sèvres, où il terminera ses études d’ingénieur céramiste en 1903. Il poursuivra sa formation artistique et technique à la Manufacture nationale de Porcelaine de Sèvres. De 1904 et 1906, il travaille à la manufacture de porcelaine de Nymphenburg à Munich. En Allemagne, il découvre des créations Jugendstil et des produits français d’Art nouveau. C’est également en Bavière qu’il épouse Thusnelde Sauter.
Une longue carrière chez Boch Frères
Sans cesse à l’affût d’idées novatrices, Boch Frères débauche Catteau chez Nymphenburg en 1906. Le céramiste et sa famille déménagent à La Louvière. Un an plus tard, Catteau est à la tête de l’Atelier de Fantaisie, la section décoration qu’il dirigera jusqu’en 1948. En parallèle, il enseigne à l’École industrielle supérieure, où il forme des céramistes, des souffleurs de verre et des peintres décorateurs. Dès 1910, il reçoit une première médaille d’or pour son œuvre.
Un renouveau formel
Catteau quitte La Louvière pour la France le temps de la Première Guerre mondiale, mais il y revient ensuite. Il se remarie en 1922 avec Suzanne Rose Marie Delatre.
Inspiré par l’Art nouveau et plus tard par l’Art déco, il initie un renouvellement des formes, des décors et des glaçures. Tant Catteau que Boch Frères sont primés pour la qualité et la forme de leurs créations industrielles, en 1925, à l’occasion de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Cinq ans plus tard, le travail de Catteau attire tous les regards au Pavillon de la Céramique de l’Exposition internationale de Liège. En 1946, Catteau part à la retraite, avant de déménager à Nice quatre ans plus tard, où il continuera à peindre jusqu’à sa mort en 1966.
« L’homme de Keramis »
Son impressionnante production et ses nombreux prix montrent à suffisance que Catteau était un artiste particulièrement apprécié. Il a réussi à combiner sa créativité et les exigences de la production à grande échelle. Il a créé des pièces intemporelles produites des années durant et, au fil du temps, sa signature, tamponnée sur chaque pièce, est devenue un atout commercial. Bien qu’il ne soit pas le créateur de toutes les pièces, il en contrôlait les modèles, les couleurs, la composition des glaçures et leur brillance. Il a ainsi défini le visage de l’entreprise, devenant pour tous, l’« homme de Keramis ».