Style et thématique

L’Art nouveau


Au début de sa carrière chez Boch Frères, les créations de Charles Catteau restent assez traditionnelles. Il puise son inspiration dans la faune et la flore, dans la lignée de l’Art nouveau.


L’acquisition d’un style


​Après la Première Guerre mondiale, Catteau met davantage l’accent sur ses propres idées. Désormais inspiré par l’Art déco, il part à la recherche de l’innovation, du progrès et des effets au goût du jour. Cette influence se traduit par un choix de plus en plus marqué pour des motifs toujours plus stylisés et empruntés à la nature, ainsi que pour des couleurs vives, osées. Il commence également à répéter un même motif.

Au milieu des années vingt, le décor de certains vases en vient même à ressembler à du papier peint : toute la surface est recouverte, devenant une matière dense et décorative. Plus tard, Catteau expérimentera l’usage de glaçure sur des pièces en cloisonné, réconciliant ainsi avec bonheur l’art de la céramique et l’art du verre.

© Hughes Dubois
© Hughes Dubois

© Hughes Dubois

Japonisme et égyptomanie


​Grâce à Siegfried Bing et à son magasin parisien, mais aussi aux expositions universelles, les artistes entrent en contact avec l’art japonais. Désormais, une attention toute particulière sera portée au placement du décor sur la forme. La simplicité devient le maître mot, et les couleurs émaillées ne servent qu’à renforcer l’allure générale. L’intérêt pour des arts décoratifs linéaires, graphiques et épurés s’éveille progressivement. La forme se transforme parfois en un symbole instantanément reconnaissable. Ailleurs, quelques coups de pinceau suffisent pour générer une image dynamique.

© Hughes Dubois

Catteau applique avec succès les quatre grands principes du japonisme, en adéquation parfaite avec ceux de l’Art déco : les formes épurées, les couleurs pures et marquées, la stylisation décorative et la composition équilibrée. Outre le japonisme, l’africanisme, la Grèce antique et la culture égyptienne exercent alors une influence indéniable. Si l’égyptomanie a démarré en 1798 avec l’expédition de Napoléon en Égypte, c’est surtout grâce à la découverte de la tombe de Toutankhamon, en 1922, que cet engouement va connaître un essor sans précédent. Les répertoires formels et ornementaux étant redécouverts, Catteau cherchera à réconcilier tradition et modernité. Des mouvements avant-gardistes tels que le cubisme, l’abstraction et les ballets russes ont également imprégné l’art de Catteau.

Dans la lignée de ces mouvements, il ne livre pas de créations originales et de grande ampleur, préférant jouer sur les goûts artistiques de son temps. Tout au long de sa carrière, il a réussi à combiner son ambition personnelle et sa volonté de diffuser l’art auprès du grand public.

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